Le portique au pied du bâtiment A se prolonge sous les logements du B vers le jardin.
Dans la conception d’origine il devait mettre en relation la rue du Commandant René Mouchotte, l’îlot Vandamme et l’avenue du Maine avec le grand quadrilatère situé au-dessus des voies ferrées de l’opération Maine Montparnasse qui était prévu pour être aménagé en un grand jardin.
Dans le projet initial il desservait les entrées du 6 et 8 vers les parkings et la rue, la terrasse, des magasins localisés au rez-de-dalle, l’entrée du A, l’accès à la gare et le grand jardin
Dans Jean Dubuisson par lui-même : “Le rapport de la barre avec ce jardin intérieur était tout autre dans le projet initial. Si côté rue il y avait un décalage de niveaux pour que le passant ne puisse pas voir l’intérieur des logements à rez-de-chaussée, je pensais, de l’autre côté, ouvrir largement les appartements sur le jardin au-dessus des voies couvertes”
Le projet sera réalisé plus tard avec d’autres objectifs, la nécessité d’une seconde gare au Sud et le besoin d’un parking. C’est ajouté à cela la vente de charge foncière afin de minimiser les coûts, ce qui a entrainé la réalisation de deux opérations immobilières, l’une au sud, l’autre au Nord, réduisant le jardin d’autant.
Deux conséquences à cette réalisation tardive :
- Les rez-de-chaussée de l’immeuble se sont trouvés encavés avec la construction d’un mur en béton à 8 mètres des séjours, 8 mètres qui est la distance réglementaire pour le désenfumage de la gare en vis-à-vis des façades.
- La fermeture au Sud du grand quadrilatère par un immeuble style salle de bains typique des années 80-90 et un second au Nord de même facture venant isoler définitivement ce qui restait du jardin imaginé par Dubuisson des immeubles qui le bordent, comme des quartiers voisins.
La grande forme, de tradition bien française, imaginée par l’association des grands architectes dont certains grands prix de Rome aurait pu, si elle avait été menée jusqu’à son terme, être une référence urbaine de la capitale comme d’autres plus anciennes.
Le portique et Mies van der Rohe
Au début des années 1940 Mies van de Rohe invente un portique reconnaissable entre tous qui sera récurrent dans toute sa production ultérieure et qui sera repris partout dans le monde.
Le poteau métallique du portique en forme de h est projeté au-delà du plan de la façade.
En 1982 une photo de la fête de l’immeuble montre que les poteaux étaient peints en rouge et le bandeau en noir.
Un autre photo de la fête de l’immeuble en 2001 montre que la partie supérieure des poteaux au droit du bandeau a été repeinte en noir comme on peut encore le voir aujourd’hui.
La vente à la découpe était passée par là avec ses syndicats peu soucieux et peu au fait de la valeur culturelle de l’architecture de Jean Dubuisson.
On voit par là que l’effacement des poteaux au droit du bandeau par une peinture noire est un contre sens total, une absence de compréhension de l’histoire même de l’architecture et une acculturation du personnel syndical.
A l’heure des Airbnb, que doivent penser des parisiens, les visiteurs venant du monde entier qui voient cela.